Définissons...
Le premier soucis de Mendel a été d'obtenir des variétés "pures" de petit pois. Une lignée "pure" est une lignée dont les parents donnent des
descendants identiques à eux-mêmes en ce qui concerne le caractère considéré. Pour faire plus simple et plus bettaphile, un croisement
entre un mâle jaune et une femelle jaune issus d'une lignée "pure" doit donner 100% d'alevins jaunes.
Retrouvons Mendel avec dans sa poche (le jardin du monastère), une variété "pure" à graine lisse et une variété "pure" à graine ridée.
Première expérience : croiser un plant à graine lisse avec un plant à graine ridée
Ce type de croisement entre deux variétés différentes est appelé hybridation. Un seul caractère (l'apparence de la graine, lisse ou ridée) est
étudié, on parle de croisement monohybride.
On nomme génération parentale (notée P) les plants parents de lignée "pure" et génération F1 (génération filiale 1) les hybrides qui en sont
issus.
Les plants F1 présentaient tous des graines lisses. Autrement dit, le parent à graine lisse avait transmis cette caractéristique.
Mendel croisa ensuite deux plants F1 et obtint une nouvelle génération de plantes (génération filiale 2 notée F2) qui donna 5 474 plants à
graine lisse et 1 850 plants à graine ridée (rapport 3 graines lisses : 1 graine ridée). Il en conclua que le caractère graine ridée était resté
présent dans la génération F1 sous une forme non apparente.
Comme le caractère graine lisse était resté visible en F1, il le qualifia de dominant. Par opposition, il qualifia le caractère graine ridée de
récessif.
Les conclusions de Mendel pour cette expérience sont :
1. Les variations du caractère s'expliquent par les formes différentes (appelées allèles) que peuvent avoir le gène.
2. Pour un caractère, les plants F1 héritent de deux allèles, un de chaque parent.
3. Si les deux allèles diffèrent, l'un deux, l'allèle dominant, s'exprime pleinement dans l'apparence de l'organisme (le phénotype); l'autre,
l'allèle récessif, n'a pas d'effet notable sur l'apparence de l'organisme.
4. Il y a ségrégation des deux allèles de chaque caractère au cours de la formation des gamètes.
Mendel retrouva le rapport 3/1 pour la transmission de six autres caractères et en a déduit que, pour un croisement monohybride, la
ségrégation des caractères se fait selon le rapport 3/1.
Que s'est-il passé lors de ce croisement en F1 et F2 ?
Les plants de la génération parentale de lignée "pure" étaient tous les deux homozygotes pour le caractère apparence de la graine. Un
individu homozygote possède deux allèles identiques pour un gène.
Un plant à graine lisse possédait deux allèles dominants que je vais noter L. Un allèle dominant est toujours noté en majuscule.
Un plant à graine ridé possédait, quant à lui, deux allèles récessifs que je vais noté l. Un allèle récessif est toujours noté en minuscule et pour
ne pas se perdre dans le système de notation, il est préférable d'utiliser la même lettre pour les deux allèles d'un gène.
Rappelez-vous la conclusion n°2 : les plants F1 héritent de deux allèles, un de chaque parent. Le parent à graine lisse ne peut transmettre
que l'allèle L et le parent à graine ridé, un allèle l.
Les plants de la lignée F1 de phénotype "graine lisse" ont donc un allèle L et un allèle l, ils sont dits hétérozygote. Un individu hétérozygote
possède deux allèles différents pour un gène.
Les phénomènes de dominance et récessivité font que l'apparence d'un organisme (son phénotype, la graine lisse dans ce cas) ne révèle pas
toujours sa combinaison allélique (son génotype). Dans cet exemple, le parent à graine lisse a le même phénotype qu'un plant F1 mais leurs
génotypes sont différents (homozygote LL pour le premier, hétérozygote Ll pour le second).
Vous êtes perdus ??? Un beau dessin étant toujours préférable à un long discours, un tableau de croisement s'impose !
Je vais faire dans la caricature en optant pour une opposition rose/bleu mais pour éviter tout procès d'intention, le rose sera dominant sur le
bleu ;-)